Question : Les femmes que l'on ne connaît pas, nous saluent au téléphone ou lorsqu'elles entrent dans notre magasin. Est-ce un péché de répondre à leur salut ?
REPONSE
Lorsque l'on salut une personne que l'on ne connait pas ou qu'on lui dit; "qu'Allah soit satisfait de toi", il se peut, que cette personne se dise; "Peut-être qu'il a un penchant pour moi"... De plus si ces deux personnes sont de sexe opposée, on doit éviter de dire ce genre de parole.
Ce qui suit de la 39è partie du Médjéllé* "Les lois, les jugements changent avec l'évolution du temps", signifie : (Avec le temps, les lois liées aux us et coutumes peuvent changer. Mais, les lois et commandements basés sur le Nass (Le Qour'an et Hadith) ne changent pas avec le temps). [Durer-el-hukkam]
*[Majallah el- Ahkam -i- Adliya ) était le codex, code civil de l'Empire ottoman à la fin du 19ème et début du 20ème siècles . Ce fut la première tentative de codifier une partie de la loi d'un État islamique fondé sur la charia.]
Les commandements comme la prière (salat) et le jeûne ne changent pas au cours du temps, mais, les prescriptions propres aux coutumes peuvent changer. Par exemple si vous saluez une personne que vous ne connaissez pas dans la rue, elle vous regardera avec suspicion, en se disant (mais d'où est-ce que cet homme me connaît, pourquoi il me salue ?) Bien que dans notre religion, propager le sélam entre les musulmans soit un ordre, on ne salue pas les gens dans toutes les situations. Dans notre religion, on ne salue pas les innovateurs (gens de Bid'a) et les fasiq (fidèle qui transgresse les lois islamiques, dépravé, pécheur..). Mais de nos jours, si ces personnes sont des gens que l'on connait, on doit les saluer lorsqu'on les croises. Si vous ne les saluez pas ou si vous refusez de répondre à leur salut, il peut se dire: "Pourquoi cet homme ne m'a pas salué, pourquoi il n'a pas répondu à mon salut". Alors qu'au temps passé, lorsqu'on ne saluait pas une personne, elle savait pourquoi on ne lui adressait pas le salut, car, elle se disait qu'elle avait commis ouvertement un péché et que pour cette raison, les Musulmans ne lui adressaient pas le salut. Aujourd'hui, une telle action serait source de discorde (fitna). S'il le faut, il est même autorisé de saluer le non musulman.
Certains jugements sont différents dans les pays appelés "Darul harb" pays non musulmans. Dans ces pays-là, notre Bien-aimé Prophète a autorisé de leur prendre et d'utiliser leur intérêt. Il a aussi permis les lois fasid (viciées), non conformes, dans le commerce.
Quand Hazret Omer, deuxième calife, fouettait une chanteuse qui avait commise un péché, les cheveux de cette femme se sont dévoilés. Sur cela, Hazret Omer, a dit ceci: (Comme elle avait pour habitude de commettre des péchés, elle n'a plus d'honneur, il n'est pas un péché de regarder ses cheveux le temps d'un regard). Hazret Ebu Bekir Belhi, en passant au bord d'une rivière, vit les cheveux et les bras nus des femmes. Il déclara: (Ces femmes n'ayant plus d'honneur [ne sont plus respectables], il n'est pas un péché de les regarder le temps d'un regard). Au travail, lorsqu'il faut, il est permis de saluer ce genre de femmes et de répondre à leur salutation.
Les femmes qui n'ont pas d'autres choix que de travailler, et les femmes qui n'ont personne pour subvenir à leurs besoins peuvent découvrir leurs bras et leurs pieds, en cas de nécessité pour leur travail. Il sera permis aux hommes de voir ces femmes dans le cadre du travail, de les regarder sans désir charnel, de répondre à leur salutation et de les saluer.
Certaines interdictions deviennent moubah [permises] pour les cas expliqués ci-dessus. Par exemple, il ne sera pas un péché de saluer et de répondre au salutation d'une femme qui vient dans notre lieu de travail ou lorsqu'on se rend à son lieu du travail et avec laquelle on est obligé de parler. Et même si la femme tend la main pour nous souhaiter la bienvenue, il sera permis de lui serrer la main. Alors que, sans obligation, il est strictement interdit de serrer la main d'une femme étrangère. La signification de quelques nobles hadiths à ce sujet :
(Il est moins grave d'être frappé sur la tête avec un bâton, que de toucher une femme étrangère.) [Beyheki]
(Caresser un cochon sale et mieux que de toucher une femme étrangère.) [Taberani]
(Regarder la femme étrangère est l'adultère des yeux, la toucher est l'adultère de la main.) [R. Nasýhin]
(Celui qui serre la main d'une femme étrangère sera jeté en Enfer les mains attachées.) [R. Nasýhin]
Il faut user des facilités que notre religion nous autorise à faire, et ne pas tomber dans la tentation, et provoquer de discorde. S'il n'y a pas de risque de fitna (zizanie, discorde, trouble), il faut suivre ce que la religion nous ordonne.
Serrer la main d'une femme:
Question: Des femmes que l'on ne connait pas nous saluent en entrant dans notre boutique ou aux téléphones. Est-ce un péché de répondre à leur salut? Dans l'ouvrage Tam Ilmihal, il est dit :" Qu'il est interdit de saluer les femmes, si la cause passagère qui rend illicite le mariage entre avec elles est levée. Il n'est pas obligatoire (fard) de répondre à leur salut". N'y-a-t'il pas des exceptions à cette règle? Que veut-on dire par "ce n'est pas obligatoire"? Si ce n'est pas fard, alors est-ce une sounna?
REPONSE:
"Ce n'est pas obligatoire", signifie, "Nous ne sommes pas obligés de répondre à son salut", mais ça ne serait pas un péché de répondre. Il faut mieux répondre au salut, s'il n'y a aucun risque de fitna (discorde). Il existe aussi des exceptions à cette expression dans l'ouvrage Tam Ilmihal: Expliquons d'abord ce que signifie le sélam (salut):
Le terme Sélam à plusieurs sens, il peut signifier; être en sécurité, tranquillité, paix, salut, santé, sérénité, quiétude, être sauvé. Saluer en Islam, c'est-à-dire; dire "Sélamune Aleykum", est une belle invocation en faveur de la personne, qui est la suivante: "Je suis un musulman, ne crains rien, je ne te ferai aucun mal. Meurt en pleine soumission à Allah, en étant Musulman, et qu'Allah soit satisfait de toi".
Il n'est pas permis de parler à une femme, de la saluer ou de faire une invocation en sa faveur, sauf en cas de nécessité.
Il est rapporté dans Bérika: ( Il n'est pas permis de passer le sélam à un non musulman, en signe de respect. Il a été dit: "Qu'il n'est pas permis lorsqu'on parle avec un non musulman, d'utiliser le titre honorifique "mon effendi" et de l'appeler ainsi. Il est considéré comme du koufr, le fait d'avoir un attachement profond et admiratif envers le despote et le non musulman et de les saluer avec révérence ou de les appeler par "mon maître").
Il est dit dans Durr-ul Mouhtar: (Alors qu'il n'est pas permis de saluer les non musulmans et les innovateurs (gens de bid'a) il est tout de même autorisé de les saluer et de répondre à leur salut, lorsque l'on a à faire à eux. Il est aussi permis de saluer les innovateurs, quand on a à faire à eux).
Quiconque salut un non musulman avec révérence (profond respect), devient infidèle. Mais, en cas de nécessité, il peut le saluer.
Il est dit dans Bérika: "Qu'il n'est pas non plus permis de dire à un non musulman; "Qu'Allah t'accorde une longue vie". Il est permis de faire cette invocation, dans le but qu'il soit musulman ou par souhait qu'il s'intéresse à l'Islam.
Il est dit dans Durr-ul Mouhtar; (Pour ne pas faire de la peine à un non musulman zimmi, il est permis de le saluer et de lui serrer la main. Il en est de même pour le pécheur qui transgresse ouvertement.)
Ibn Abidine rapporte que: (Il est autorisé de transmettre le sélam pour empêcher la transgression. On ne salut les non musulmans que lorsque l'on a à faire à eux, en cas de besoins).
Il est rapporté dans S. Ebédiyyé, qu'il est écrit dans Hadika : (Qu'il n'est pas wajib (nécessaire) de rendre visite à la famille proche (non mahrem) par exemple comme la fille de son oncle. Mais, il est mustéhab de leur envoyer le sélam et des cadeaux).
La fille de son oncle est comme une femme étrangère, que l'on peut épouser. Lui transmettre le sélam devient mustéhab, malgré, qu'elle soit étrangère. De telles exceptions existent.
On constate que d'après les causes explications citées, ci-dessus, certaines interdictions deviennent moubah (possible, permise). Même si une femme vous tend la main pour vous souhaiter la bienvenue, lui serrer la main devient autorisée. Alors qu'il est interdit (haram) de serrer la main d'une femme, sans raison nécessaire.