Question : Que signifie Najasattan taharat ? REPONSE : C'est la propreté du corps, des vêtements et du lieu de la prière. Le voile de la femme, le couvre-chef, le turban, les khoufs (chaussette en cuir) et les sandales sont intégrés aux vêtements. Le bout d'écharpe qui pend est parti intégrante des vêtements, car il bouge en même temps que celui qui prie. Cette partie de l'écharpe doit être propre, sinon la Salat ne sera pas acceptée. Si sur le tapis de prière, l'endroit ou l'on pose le pied et l'endroit de la prosternation sont propres et s'il y a de la souillure ailleurs sur le tapis, la salat sera acceptée ; car le tapis de prière n'est pas collé au corps. Par contre, la salat de celui qui porte sur lui, une bouteille ou un flacon d'urine, même fermé, n'est pas permise ; car, la bouteille ou le flacon, ne sont pas la vessie. (On comprend d'après cela, qu'il n'est pas permis de prier avec sur soi une bouteille ou un flacon d'alcool ou avec une boite fermée contenant un mouchoir en sang, ou tout autre tissu tâché de souillure).
Il est obligatoire que l'endroit de la prosternation et là où l'on pose ses pieds soient propres. Accomplir la salat en recouvrant une quelconque souillure avec un tapis, un tissu, du verre ou du plastique, est acceptée. Si en prosternation les cuisses touchent à de la souillure séchée, ça ne sera pas grave.
Si la quantité de souillure, sur la peau, les vêtements ou sur le lieu de la salat, est égale ou supérieur à une pièce de monnaie, même si la salat est acceptée, elle sera considérée comme makrouh tahriman (fortement déconseillé), il faudra alors nettoyer la partie souillée, ceci est wajib (recommandé). Si la tâche est supérieur à une pièce, le nettoyage devient obligatoire (fard). Si c'est plus petite, c'est sounna de l'enlever. Le lavage d'une goutte de vin ou d'alcool est fard. Du point de vue de l'avis des imamayn, c'est-à-dire des deux imams (imam Ebu Yusuf et imam Mouhammed) et celui des trois autres madhhabs, il devient obligatoire de laver la moindre souillure de substance épaisse. Il existe deux avis dans le madhhab Maliki, le premier est qu'il est obligatoire de laver la moindre souillure, l'autre jugement est que le nettoyage est sounna. La quantité de la souillure est prise en compte au moment où l'on s'apprête à prier et non lorsqu'on est souillé.
Pour les souillures de substances épaisses, la quantité d'un dirham désigne un miskal, c'est-à-dire quatre grammes et quatre vingt. Pour les saletés liquides, la proportion désignée est la largeur du creux de la main. Si la substance de la souillure épaisse est moins d'un miskal, et qu'elle ne s’étale pas plus que la largeur d'une main sur un vêtement, elle n'est pas un obstacle pour la Salat.
La souillure est de deux sortes : 1- Substance de souillures essentielles (kaba najasa) : Cela comprend toute sorte d’impureté provenant de l'être humain, qui oblige les ablutions ou le ghousl, la peau tannée de tous les animaux non comestibles et de leurs petits (exceptée la chauve-souris), ainsi que leurs chairs, leurs excréments, leurs urines, le sang humain et celui de tous les animaux et le vin (alcool compris), les cadavres, la viande de porc et la saleté des animaux en cage (les poules, lapins) et les matières alvines de tous les animaux à charge, les moutons et les chèvres, sont considérés comme 'galiz', c'est-à-dire comme des souillures épaisses.
2- La souillure légère, non-essentielle : Si une souillure légère tâche un vêtement ou un membre, si cette partie tâchée ne dépasse pas un quart de la surface souillée, cela n'est pas un obstacle à la prière. L'urine des animaux comestibles à quatre pattes ainsi que les déjections des oiseaux non comestibles sont considérées comme une souillure légère. Les déjections des oiseaux comestibles, tels que les pigeons, les oiseaux et autres passereaux sont considérées comme propres.
Le raki et les boissons spiritueuses obtenues par distillation, sont considérés comme une souillure essentielle, leur consommation est interdite (haram) comme le vin. Avant la prière, il faut laver et nettoyer les tâches de sang, de boissons spiritueuses et de toutes autres boissons alcoolisées, qui se trouvent sur la peau ou les vêtements. Les tâches d'alcool et autres souillures ne sont pas considérées comme propres, même si elles s'évaporent. On doit retirer de ses poches les bouteilles ou autres flacons contenant ce genre de produits, avant de commencer la salat.
La souillure dans les quatre madhhabs : Question : Quel est le jugement concernant la souillure dans les quatre madhhabs ? REPONSE : Dans les trois madhhabs, la moindre souillure est un obstacle à la prière. Il ne doit y avoir aucune souillure, même minime, sur les vêtements, le corps et à l'endroit où l'on prie. Chez les Hanafi, il est makrouh (déconseillé) de prier avec même peu de souillure. Dans un des jugements de l'école Malikite, il est permis de prier même si la souillure est importante.
Sont considérés comme impur pour les écoles Hanafite et Malikite les liquides suivants; le méni (sperme, jute), mézi (liquide pré-éjaculatoire, la pré-jute) et le wadi (liquide sortant après l'urine) s. Pour l'école Chafiite seul le méni est impur. Pour les Hanbalites, les trois sont considérés comme propre.
La surface de la paume de la main : Question : La quantité de liquide impur dans le creux de la main, est-ce la quantité qui tient dans le creux de la main ouverte ? REPONSE : Oui.
La surface de la souillure : Question : Qu'est-ce qui est pris en compte, la quantité de liquide impropre ou l'endroit qui a été souillé ? REPONSE : C'est la quantité qui est pris en compte. (S. Ebediyya).
La prière dans un lieu souillé : Question : Est-il permis de prier à l’Église, dans un hammam ou dans un lieu où il y a un risque de souillure ? REPONSE : Il est makrouh de prier en direction d'une tombe, à côté d'une souillure non couverte. Il est aussi makrouh (déconseillé) de prier dans les endroits où il y a un risque d' impureté tels que les églises ou les hammams, mais une fois le nettoyage fait, il n'est plus makrouh de prier. Il permis de prier dans l'église, si on ne trouve pas d'autre endroit. On doit sortir aussitôt la prière terminée, car, les diables se rassemblent dans les églises. Si l'on enlève les figures et autres symboles d'incrédulité qui se trouvent dans l'église, il ne sera plus makrouh de prier à l'intérieur. (Reddul Muhtar).
L'humidité restant après la purification intime : Question : Nos sous vêtement sont éclaboussés lors de la purification intime (istinja). Doit-on se changer ? Quelle est la règle dans l'école Chafiite ? REPONSE : Les éclaboussures pendant l'istinja, c'est-à-dire le lavage intime sont considérées comme propres. Elles ne sont pas un obstacle à la prière. C'est la même règle, chez les Chafiites. De plus, chez les Chafiites, même s'il reste une souillure après l'istinja, c'est pardonné. Alors que chez les Chafiites, le peu de souillure est un obstacle à la prière, la souillure restant après le lavage intime est pardonnée.
Il est mustahab (recommandé) de sécher l'humidité restant après la purification intime. On peut utiliser du papier, un mouchoir ou avec sa main pour assécher la partie mouillée. Il n'y a aucun inconvénient si cela ne l'est pas.
La souillure spermatique : Question : Peut-on faire la salat avec une tâche de sperme dans le caleçon ? REPONSE : Si la tâche est minime, il n'y a pas d'objection. Même si elle se pulvérise après le séchage, cela n'a aucun inconvénient.
La souillure dans le madhhab Hanbalite Question : Est-ce que chez les Hanbalites, le règlement relative à la souillure est la même que dans l'école Chafiite ? REPONSE : Oui, c'est comme chez les Chafiites. La salat n'est pas sahih (acceptée) même avec peu de souillure. Dans l' école Malikite, même si la souillure est importante, c'est pardonné. On imite le madhhab Malikite, s'il y a 'haraj' ; c'est-à-dire, si l'on rencontre une difficulté, une contrainte pour nettoyer la souillure.
S'il y a trop de souillure: Question : Est-ce qu'une personne qui imite, suit l'école Malikite à cause des hémorroïdes, peut prier même s'il est tâché de sang ou lors des saignements ? REPONSE : Oui ; car, ceci est une contrainte.
Les éclaboussures d'urine Question : Est-ce que notre ablution est valide, si on a sur soi, sans se rendre comptes, des éclaboussures d'urine ? REPONSE : L'urine n'a pas d'impact sur les ablutions (le woudou). S'il y en a beaucoup, cela affectera la salat. Mais, si l'on imite le madhhab Maliki, même si on a sur soi, sans le savoir beaucoup d'urine, cela n'affectera pas la salat.
En dehors de la salat Question : Étant donné qu'il n'est pas permis de porter des vêtements tâchés de sang et d'urine pendant la salat, est-il permis de les porter en dehors de la prière ? REPONSE : Il aussi makrouh (déconseillé) de porter des habits sales ou tâchés en dehors de la salat, sans y être contraint.
La salat face à une peinture alcoolisée. Question : Est-il permis de peindre les murs avec de la peinture contenant de l'alcool ? Est-ce qu'on peut faire la prière face à ce mur ? REPONSE : Oui, c'est permis. Il est aussi permis de faire la prière. Il est interdit de prier vers la souillure, mais il est permis de prier face à une chose souillée.
La goutte de vin Question : Pour pouvoir accomplir la salat, quelle quantité obligatoire de souillure essentielle doit-on enlever ? REPONSE : Si un vêtement, la peau ou le lieu de prière, est tâché d'une quantité d'un dirham (4,8 gram) de souillure essentielle, il est makrouh tahriman (très déconseillé) et le nettoyage devient wajib (obligatoire). Pour ce qui est des tâches liquides, cette quantité se mesure au contour du creux de la main ouverte. Si la tâche liquide est plus importante que cela et que la souillure essentielle est supérieur à un dirham (pièce), il devient fard (obligatoire) de laver. Il est obligatoire de laver la goutte de vin. Il est sounna de laver, lorsque celle-ci est inférieure à un dirham. Si c'est supérieur à un dirham, le lavage devient obligatoire.
La quantité de la souillure. Question : Quelle quantité devient un obstacle à la salat ? Si une souillure essentielle (najasa kati) venait à se répandre sur le vêtement, est-ce que cela serait un obstacle à la prière ? REPONSE : Dans le madhhab Hanafi, la quantité qui est un obstacle à la prière est de cinq grammes. La quantité pour ce qui est des tâches d'impuretés liquides, est la surface contenue dans le creux d'une main ouverte. Si la souillure essentielle est moindre, et que la quantité qui se répand est supérieur à la surface de la paume d'une main, cela ne sera un obstacle à la prière, mais ce sera makrouh.
Dans le madhhab Chafii, la moindre souillure est un obstacle à la prière, il est fard de laver. Mais, s'il reste de la souillure après avoir fait l'istinja (l'hygiène intime, le lavage à l'eau du derrière et du devant après avoir fait ses besoins), c'est pardonné. Dans le madhhab Maliki, la souillure n'est pas un obstacle à la prière. En cas de haraj, c'est-à-dire de contrainte, les Hanafis et les Chafiis peuvent s'adapter à cette règle.
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