Question : Quelles sont les conditions pour qu’un pays soit un pays non
musulman, un pays incrédule, infidèle (=Dar’ul Harb)
? REPONSE Selon Imam Azam [le fondateur de l’école Hanéfite], il
existe 3 conditions pour qu’un pays soit un pays incrédule : 1- S’il est à
côté des pays incrédules, infidèles, non musulmans.
2- Si le musulman
n’est pas en sûreté de sa croyance dans ce pays.
3- Si dans ce pays on
applique les jugements non islamiques. Selon Imameyn [=Imam Ebu Yusuf et Imam
Muhammed qui sont les meilleurs élèves d’Imam Azam] dès le moment où dans un
pays on applique les jugements non islamiques, ce pays sera un pays incrédule,
infidèle.
Un réformiste en religion dit : « Selon moi, il est incorrect
de considérer les jugements qui datent de 1000 ans, pour les pays non musulmans,
à notre époque. » Pour toi ça se peut que les adorations qui datent de 1000 ans
soient incorrectes. Dans le technique, il peut y avoir des changements et des
perfectionnements mais le changement dans la religion est invalide. Car la
religion est parfaite. (Le Coran Sourate Maïdé 3)
Les permissions aux
pays non musulmans Question : Dans la jurisprudence islamique (fiqih),
quelles sont les permissions et les interdictions, pour le musulman, aux pays
non musulmans comme le Japon, Les Etats Unies, La Chine, [la Belgique, la
France, l’Angleterre, l’Allemagne, Les Pays- Bas, etc.]
? REPONSE Déclarons-en quelques-unes : 1- Il est permis de
manger les animaux égorgés par les peuples du Livre [c'est-à-dire ceux qui
croient en un livre sacré=les chrétiens et les juifs]. Si on ne sait pas avec
exactitude si un animal est égorgé par les incrédules sans livres sacrés [=les
polythéistes], il serait déconseillé de manger cet animal.
2- Aux pays
non musulmans, il est nécessaire de protéger le prestige et l’honneur de l’Islam
et d’éviter de provoquer la discorde. [Par exemple si mettre le turban, laisser
la barbe et s’habiller avec antari (vêtement large en une pièce qu’on met comme
pantalon) cause la tentation, provoque la discorde, on ne le fait pas. Ceux-ci
sont sunna-i zévaid (c'est-à-dire les sunnas qui varient selon le temps et les
coutumes des pays.) Par contre semer la zizanie est strictement interdit. Si
l’interdiction et la sunna et même le fard (obligation) se croisent, pour ne pas
commettre le péché, (l’interdiction), on surseoit le fard et on abandonne la
sunna. Lorsque la sunna et le makrouh se croisent il faut aussi abandonner la
sunna.
3- Si les oppresseurs disent à une femme musulmane de laisser
découverts ses bras et ses cheveux, s’ils ne la laissent pas travailler en étant
couverte et que si cette femme est obligée de travailler et qu’elle ne trouve
pas d’autres endroits pour travailler en étant couverte, elle peut laisser
découvert ses cheveux et ses bras selon Imam Ebu Yusuf. Il y a des savants
islamiques, des docteurs de l’Islam qui ont dit les cheveux dépassant les
oreilles des femmes ne sont pas avret [c'est-à-dire il n’est pas obligatoire de
les couvrir]. [Mais cette sentence juridique (consultation religieuse=fatwa) est
faible.] En cas de nécessité, il est permis de se soumettre aux sentences
faibles.
4- Il faut appliquer les 4 branches de la jurisprudence
islamique en conformément à l’Islam et donner l’aumône de ses récoltes. Il est
aussi défendu de regarder les cheveux, les bras, les jambes des femmes
infidèles, aux pays non musulmans. Uniquement les achats et les ventes fasid
[ventes non valides] y sont permis. Celui ou celle qui devient musulman (e) aux
pays non musulmans, ne doit pas réaccomplir (pratiquer ultérieurement) ses
salats (namaz=prière rituelle) jusqu’au moment où il n’avait pas entendu que
c’était obligatoire de pratiquer la prière.
5- Le prisonnier musulman se
trouvant aux pays non musulmans, même s’il est libéré, et qu’il travaille
tranquillement, il est permis pour lui de nuire aux infidèles car il n’a promis
aux infidèles, il n’y est pas comme le visiteur venant avec le passeport et avec
un contrat. Mais, pour le prisonnier aussi, il est interdit de violer les femmes
incrédules. Car il est strictement interdit d’avoir des relations sexuelles avec
les femmes autres que sa sienne avec laquelle l’acte de mariage a été
accompli.
6- Le contrat fait aux pays non musulmans (infidèles) avec les
incrédules n’a pas de valeur. Il est permis de faire le contrat avec les
assurances infidèles et de leur prendre de l’argent.
7- Au pays musulman,
il n’est pas permis de prendre la somme qu’on prend pour donner des lettres de
garantie, kefalet [substitution] aussi n’est pas permis. Il est permis, en cas
de besoin, de faire substitut un infidèle.
8- Il n’est pas permis non
plus de contester les lois des non musulmans et de semer la zizanie, de
provoquer la discorde (fitna). Ne pas contester les lois des non musulmans ne
veut pas dire les reconnaître comme ulul emr [le président des musulmans]. On ne
peut pas contester leurs lois qui sont des révoltes à Allahu Teala. Se révolter
contre les lois, les contester, où que ce soit, causera la tentation. Provoquer
la discorde est interdit. Le musulman qui commet ces péchés, aura fait connaître
l’Islam au monde comme barbare. Il aura nuit énormément à l’Islam.
9- Il
est aussi interdit de prendre de l’argent de la banque et payer des intérêts
sans nécessité.
10- Il est aussi un blasphème d’utiliser les symboles du
blasphème aux pays non musulmans. Utiliser ceux-ci pour plaisanter les autres,
pour les faire rire est aussi un blasphème. Le fait qu’on ait la foi correcte
n’aura pas d’importance. Il n’est pas permis sans nécessité d’utiliser les
choses que notre religion définit comme cause du blasphème par exemple mettre la
croix, mettre la ceinture des prêtres.
11- Si on ne dérange pas le
converti (celui qui est devenu musulman) il deviendra sédentaire.
12- La
femme infidèle devenue musulmane, si son mari ne le devient pas, elle sera
divorcée de lui après son iddet [4 mois et 10 jours ].
13- Il est permis de
prendre de l’intérêt en investissant de l’argent en banque. Dans la publicité
intitulée Djéridéi Ilmiyyé il existe une sentence religieuse qui déclare
: Il est halal (permis, licite) de prendre l’intérêt en investissant de
l’argent dans les banques des infidèles dans leur pays. [29/02/1336 de
l’Hégire, n°55, p. 1744, Istanbul. Cette sentence juridique est rendue par la
plus haute autorité religieuse, par le cheikh ul islam.]
14- Il ne faut pas se marier, sans nécessité, avec la femme appartenant au peuple du Livre [Ahl-i Kitab: ceux qui croient en un livre sacré envoyé par Allahu teala.
15- Aux pays non musulmans on n’applique
pas les peines ordonnées par l’Islam.
Question : Dans les livres
islamiques on dit : aux pays non musulmans, il est permis de faire les achats et
les ventes fasid mais il n’est pas permis de faire gadr. Que veut dire gadr ?
Pouvez- vous en donner quelques exemples ? REPONSE Gadr veut dire
ne pas tenir sa promesse, ne pas respecter ses engagements, trahir. Dans le
livre intitulé Tam Ilmihal Séadet-i Ebediyyé, on dit ce qui suit : Un
musulman mustemin [voyageur, visiteur, touriste] se trouvant dans un pays non
musulman, par exemple un musulman venu de la Turquie en France, peut prendre les
biens des infidèles avec les contrats fasid. Car il est permis pour le musulman
qui est dans un pays non musulman de prendre les biens des infidèles avec leur
consentement. Mais il n’est pas permis de les prendre avec gadr. C'est-à-dire ne
pas tenir sa promesse, trahir, est interdit partout. Prendre [les biens des
incrédules] avec leur consentement n’est pas gadr. Par exemple il serait gadr
d’attaquer leur vie, les biens, la femme, la fille. Cela est strictement
interdit. Mais prendre les biens des infidèles aux pays d’islam par les moyens
non conformes [non convenables] à la religion n’est pas permis parce qu’aux pays
islamiques on applique les ordres et les interdits d’islam. Par exemple il n’est
pas permis de prendre le péage des touristes venant à Jérusalem pour visiter
sainte Marie et des taxes sous d’autres noms. Il est aussi interdit de prendre
péage du pèlerin musulman. (p. 874- 875)
Aux pays non musulmans,
il est permis de prendre les biens des non musulmans avec leur consentement,
sans les déranger selon l’école Hanéfite. Selon les 3 autres écoles cela n’est
pas permis. (Medjma’ul-enhur) Mustemin : Celui qui entre dans un pays
avec la permission de ce dernier.
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