Question: Les savants de hadith sont aussi des humains. Ne peuvent-ils pas écrire des hadiths apocryphes?
REPONSE
Il faut bien savoir qu'il n'y a aucun hadith apocryphe dans aucun des livres des savants en hadith. Car ces savants connaissaient très bien la responsabilité de rapporter (communiquer) des hadiths apocryphes. Le hadith est une science. Quelle est la signification que l’on vise dans le hadith en question. Qualifier aussitôt d’ "apocryphe" serait une énorme calomnie sur le savant de hadith dont il est question. Par exemple, un ignorant, peut, en lisant le hadith suivant (L'avare, même s'il accomplit beaucoup d'adorations, n'entre pas au Paradis. Le généreux, même s'il commet beaucoup de péchés, n'entre pas en Enfer), croire qu'il n'a pas besoin d'avoir la foi, de pratiquer la salat (namaz=prière rituelle), de jeûner et qu'on peut entrer Paradis du moment qu'on est généreux. Nos savants expliquent ce hadith ainsi: Si la personne généreuse n'a pas la foi, elle reste éternellement en Enfer. Si elle a la foi et que ses récompenses sont plus nombreuses que ses péchés, elle ira au Paradis. "L'avare n'entrera pas au Paradis" ne veut pas dire qu'il n’y entrera jamais. Ça veut dire: (L'avare ne peut pas entrer au Paradis tant qu'il n’a pas subi la peine de son péché.), même si ses récompenses sont plus nombreuses que ses péchés, il entrera au Paradis sans entrer en Enfer. Il peut aussi entrer au Paradis en atteignant le pardon et le chafaat(intercession).
Tout comme le hadith suivant : (Celui qui contente ses parents, n'entrera pas en Enfer, celui qui les blesse, n'entrera pas au Paradis) est aussi du même acabit. La personne qui contente ses parents, si elle est mécréante, ne pourra jamais entrer au Paradis. Fut-elle musulmane, si elle ne pratique pas la salat, si elle ne jeûne pas, si elle ne s'abstient pas des interdictions de la religion, mais qu'elle contente ses parents, cette personne peut-elle entrer au Paradis? Evidemment elle ne pourra pas y entrer. Donc, si elle a les conditions que doit posséder un musulman, elle peut alors entrer au Paradis. Et "celui qui blesse ses parents ne peut pas entrer au Paradis" veut dire blesser les parents musulmans qui ont raison. Si un père est blessé par son fils, parce que celui-ci ne boit pas d'alcool, cet enfant ne peut-il pas entrer au Paradis? Evidemment qu’il y entrera. On écoute les paroles des parents qui sont conformes à la religion. On n'obéit pas à leurs ordres qui sont contraires à la religion. Une personne qui suit les autres ordres de notre religion, même qui n'écoute pas les ordres licites de ses parents, entrera au Paradis, après avoir subi la peine de sa désobéissance. "Il n'entre pas au Paradis" veut dire: il ne peut pas y entrer sans subir la peine de son péché ou sans atteindre l'intercession (chafaat).
Le hadith (Celui qui prend le bien de l'orphelin [injustement], ne peut pas entrer au Paradis) est aussi pareil. Cela veut dire qu'il ne peut pas entrer sans avoir subi la peine de son péché. Sinon, ça ne signifie pas qu'il ne peut jamais entrer au Paradis. Un musulman dont les péchés sont plus nombreux que ses récompenses et s'il n'a pas été pardonné ou intercédé, ira au paradis après avoir subi sa peine pour son péché. La personne qui n'a pas la foi, quoi qu'elle fasse, aucune de ses bonnes oeuvres ne pourra la sauver de l'Enfer.
L'expression "Il n'est pas croyant" mentionné dans le hadith (Celui qui se couche en étant rassasié alors que son voisin a faim, n'est pas croyant), ne veut pas dire qu'il est mécréant. Ça veut dire qu'il n'est pas un musulman parfait. Un musulman, même s'il se couche alors que son voisin a faim, même s'il ne considère pas la calamité comme un bienfait mais comme un malheur, il est reste même musulman, il entrera au Paradis, même si c’est plus tard. Les hadiths déclarent que ce genre de personnes, ne sont pas des gens correctes.
L'expression (Il n'est pas de moi, il n'est pas des nôtres) figurant dans les hadiths, comme dans l’exemple suivant: (Celui qui ne tue pas le serpent parce qu'il en a peur, n'est pas des nôtres), ( Se marier est sounna; celui qui ne suit pas ma sunna n'est pas de moi) ne veut pas dire ces gens sont "mécréant". Cela veut dire que ces personnes n'auront pas suivi la sounna. Ce ne sera pas un péché de ne pas se marier ou de ne pas tuer le serpent. Nombre de biens-aimés de Allahu taâla (waliy) ne se sont pas mariés. Mais encore, il se peut que ce soit plus convenable de ne pas marier dans les temps avenirs (vers notre époque).
L'expression "le pèlerinage (hajj)" dans le hadith (Deux rakaa [rituels] de la salat -namaz- de koushluk* équivaut à un pèlerinage [hajj] et à un oumra.) est évidemment le pèlerinage surérogatoire. La salat [prière rituelle] de kouchluk est surérogatoire. L'adoration surérogatoire, n'est même pas, auprès de l'adoration obligatoire, une goutte d’eau dans l’océan.
*[La salat de koushluk est une prière surérogatoire qu'on pratique après un certain temps du lever du soleil. (prière surérogatoire 50mn après le lever du soleil jusqu’à 20mn avant la prière de dohr)
Oumra veut dire visiter la Kaaba en dehors du temps du pèlerinage, ce qui est une adoration surérogatoire.]
Ce qu'on entend par tous les péchés dans le hadith (Tous les péchés de celui qui pratique l'ablution mineure -woudou- seront pardonnés) sont les petits péchés. Les péchés de ceux qui ne pratiquent pas la salat et qui ne s'abstiennent pas des interdictions prescrites par la religion, seront-ils pardonnés? Les péchés capitaux et les droits d'autrui ne sont pas pardonnés tant qu'on ne s’en acquitte pas. C'est aussi une condition d'avoir la foi correcte, de s'abstenir des interdictions et d'avoir l'intention pour cette adoration, pour atteindre la récompense de l'adoration surérogatoire.
Que veut dire "Il n'est pas des nôtres?"
Question: Dans certains hadiths (Celui qui ne fait pas ceci n'est pas des nôtres ou n'est pas de moi) déclare-t-on. Cela, veut-il dire (Il n'est pas musulman, il est mécréant)? Les hadiths ci-dessous sont-ils dits dans cette signification?
REPONSE
Certains sont le blasphème, d'autres strictement interdits (haram) et d'autres makrouh (répréhensibles). Leur signification, selon les livres précieux, est:
1- (Celui qui n'ordonne pas le bien et qui n'empêche le mal [c'est-à-dire celui qui n'ordonne pas aux musulmans de faire le bien et de s'abstenir des péchés: amr-i marouf] n'est pas des nôtres.) [Tirmizi] (Faire amr-i marouf est une obligation pour la communauté [fard-i kifayé]. Si on ne fait pas emr-i marouf dans un endroit, tout le monde, ayant la possibilité de le faire, sera responsable. C'est-à-dire il aura commis un péché.)
2- (Celui qui ne fait pas ses adorations comme nous, n'est pas des nôtres.) [Miftah-ul Djénnet] (Accomplir ses adorations d'une façon contraire à la sunna est une déviation -bid'at-. Une partie des bid'at est makrouh (répréhensible), une autre partie est défendue et une partie est le blasphème [apostasie]).
3- (Celui qui dévoie, séduit la femme, la fille des autres n'est pas des nôtres.) [I. Ahmad] (C'est strictement interdit.)
4- (Celui qui ne tue pas le serpent parce qu'il en a peur, n'est pas des nôtres.) [Abou Dawud] (Celui qui ne tue pas le serpent, alors qu'il en la possibilité, parce qu'il a peur des serpents, n'aura pas suivi la sunna, aura commis un makrouh.)
5- (Celui qui admet le racisme n'est pas des nôtres.) [Abou Dawud] (Il n'y a pas de racisme dans notre religion. Il n'y a pas d'inconvénient à aimer une race. On ne peut pas dire "Un Turc chrétien est mieux qu'un Arabe musulman". Dire ça est le blasphème.)
6- (Celui qui ne coupe ses ongles n'est pas des nôtres.) [I. Ahmad] (Il n'aura pas suivi la sunna, il aura commis un makrouh.)
7- (Celui qui pratique la magie et qui la fait faire et celui qui croit à cela n'est pas nôtres.) [Bazzar] (Pratiquer la magie est strictement interdit. Croire de façon suivante "Le magicien peut évidemment faire, grâce à la magie, ce qu'il veut, la magie provoque sûrement des effets" entraine le blasphème. Il faut dire: "Si Allahu teala a désiré, la magie peut provoquer des effets.")
8- (Celui qui nuit au musulman, qui lui fait des fraudes et qui le séduit, n'est pas des nôtres.) [Muslim] (Faire ces actions est strictement interdit.)
9- (Celui qui déchire ses vêtements, qui crie, lamente, lorsqu'il est atteint par une calamité, n'est pas des nôtres.) [Bukhari] (C'est interdit de se rebeller, de se lamenter contre la calamité. Devenir triste, pleurer, sans que cela dépende de soi, est permis.)
10- (Celui qui n'apprend pas la science n'est pas des nôtres.) [Deylemi] (Ne pas apprendre les sciences qu'il faut obligatoirement connaitre [fard-i ayn] est strictement interdit.)
11- (Celui qui fait vivre sa famille dans la difficulté, alors qu'il a les moyens, n'est pas des nôtres.) [Djami-us-sagir] (C'est interdit.)
12- (Celui qui essaye de ressembler au sexe opposé n'est pas des nôtres.) [I. Ahmad] (C'est strictement interdit.)
13- (Celui qui ne se marie pas n'est pas de moi.) [Ibni Madjéa] (Celui qui ne se marie pas sans excuses n'aura pas suivi la sunna. Ne pas se marier, avec une excuse, de notre temps n'est pas contraire à la sunna.)
14- (Celui qui ne répond à la salutation n'est pas des nôtres.) [I. Sunni] (Répondre à la salutation est obligatoire. Ne pas la répondre est défendu.)
15- (Celui qui pratique le woudou [ablution mineure] après avoir accompli le ghousl [la grande ablution] n'est pas des nôtres.) [Abou Dawud] (Celui qui accomplit le ghousl, aura en même temps accompli le woudou. Pratiquer une ablution mineure sans utiliser l'ablution précédente est répréhensible -makrouh-.)
16- (Celui qui nous tend l'arme n'est pas des nôtres.) [Bukhari, Muslim] (Tuer le musulman, parce qu'il est musulman, entraine le blasphème. Mais se battre avec un musulman pour d'autres raisons, le tuer n'est pas le blasphème. Entre Ashab-i Kiram (les compagnons de Notre Cher Prophète), il y a eu des gens qui se sont combattus. Timour Khan (Tamerlan), qui était un sultan musulman, s'est battu avec d'autres sultans musulmans. On ne peut pas dire "mécréant" aussi pour les deux parties. La signification d'un ayat est:
(Si, deux groupes des musulmans se combattent, arrangez-leur différend, faites la conciliation entre eux.) [Sourate Hujurat 9]
17- (Ne ressemblez pas aux aux Juifs et aux chrétiens. Celui qui ressemble à un autre que nous, n'est pas des nôtres.) [Tirmizi] (Il est permis de ressembler aux mécréants dans les coutumes qui ne sont pas interdites. Il est permis de mettre la chemise, la cravate, la veste comme eux. Leur ressembler, par la voie de croyance est le blasphème. Par exemple, mettre une croix en croyant qu'elle est bénie, assister à leur adoration et faire les adorations comme eux, sera le blasphème.)